I) L’agriculture biologique
Le label Agriculture biologique, label AB, est un label de qualité français créé en 1985 basé sur l'interdiction de la chimie de synthèse. Il permet d'identifier les produits issus de l'agriculture biologique.
A) Définition
L’agriculture biologique est une méthode de culture qui n’utilise ni pesticides ni engrais chimiques, et qui les remplace par d’autres processus incluant des produits issus des plantes ou des animaux comme le savon noir , le purin ( Liquide qui s'écoule du fumier ) ou encore le compost ( Mélange de matières organiques et végétales utilisé comme engrais). De nombreuses études prouvent que les produits biologiques sont bénéfiques sur un plan sanitaire, nutritionnel, et environnemental. L’agriculture biologique est porté par trois forces motrices:
Les consommateurs et le marché.
Les produits sont clairement identifiés par un label et le cachet d’un organisme de contrôle. Les consommateurs choisissent un mode de production, de transformation, et de commercialisation. Ils jouent donc un rôle essentiel sur
l ‘agriculture biologique.
Les états.
Dans certains pays comme ceux de l'union européenne, l’agriculture biologique peut être subventionnée pour que des biens et des services favorables a l’environnement soient créés: diminution de la pollution des nappes phréatiques ou aménagement des terrains présentant une plus grande diversité biologique. Il existe deux types d’aide à l’agriculture biologique : Le soutien aux surfaces en conversion à l’agriculture biologique (SAB C), et un soutien aux surfaces certifiées en agriculture biologique (SAB M). Ces aides sont toutes deux financées par l’Europe.
Les agriculteurs.
Certains agriculteurs, convaincus du manque de viabilité de l’agriculture traditionnelle, ont adopté des modes de production différents afin d’améliorer la santé de leur famille, l'économie agricole et parvenir à l’autonomie. Dans de nombreux pays en développement , l'agriculture biologique est un moyen de renforcer la sécurité alimentaire des ménages et de réduire les coûts des intrants.
En agriculture, on appelle « intrants » les différents produits apportés aux terres et aux cultures ; ce terme comprend :
les engrais ;
les amendements (éléments améliorants les propriétés physiques et chimiques du sol, tels que le sable, la tourbe, la chaux…) ;
les produits phytosanitaires ;
les activateurs ou retardateurs de croissance ;
les semences (et plants) peuvent être considérées comme le premier intrant en agriculture. Mais les semences sont à la fois une production agricole et un outil de production. Elles sont généralement achetées à l'extérieur, mais certaines espèces (comme le blé) sont souvent produites sur la ferme.
B) Historiquement
Dans les années 1840, l'industriel allemand Justus von Liebig crée les premiers engrais chimiques. Au début du XX ème siècle, les procédés Birkeland–Eyde et Haber permettent de fabriquer des engrais azotés synthétiques. Le développement de la chimie organique de synthèse et de la recherche sur les armes chimiques durant la Première Guerre mondiale ouvre l'ère des pesticides et des herbicides de synthèse dans les années 1930.
L’agriculture biologique est née à partir de l'initiative d'agronomes, de médecins, d'agriculteurs et de consommateurs qui, dans les années 1920, ont généré de nouvelles pensées reposant principalement sur un principe écologique, mais également sur une production agricole privilégiant le respect de l’équilibre naturel (en préservant les sols, en favorisant l’agrosystéme et la biodiversité...).
C'est dans les années 70, que des changements sociologiques influencent le développement de l'agriculture biologique : En effet, on assiste à l'émergence de nouveaux courants d'idées et de changements sociologiques importants. Le mouvement écologique moderne se développe, encouragé par le choc pétrolier de 1973 : c'est le "retour à la terre" et les grandes idées communautaires. Les notions de cahier des charges, de garantie et de contrôle, se développent afin d'assurer une qualité définie légalement pour le consommateur.
Mais c'est en 1981, que les pouvoirs publics français reconnaissent officiellement l'agriculture biologique. De plus, les dernières crises alimentaires (crise de la vache folle de 1986, lait à la dioxine 1998..) et les problèmes de santé publique ne sont certainement pas étranger à l’enthousiasme des français pour les produits biologiques. C’est pourquoi le terme "biologique" concerne à présent bien d'autres secteurs que l'alimentation.
C) Méthode
Les méthodes de travail des agriculteurs biologiques sont essentiellement basées autour du recyclage des matières naturelles et de la rotation des cultures afin de préserver la fertilité des sols. Les pesticides sont interdits et seuls les engrais naturels sont autorisés. Le désherbage se pratique à la main ou mécaniquement. Pour la production animale, il faut que les animaux soient nourris à plus de 90% avec des aliments biologiques. Ils doivent avoir accès à des parcours en plein air et disposer d'un confort satisfaisant. Les antibiotiques sont évités au maximum. Avant de pouvoir obtenir ce label, chaque agriculteur doit passer par une période de reconversion, qui varie de 2 à 3 ans, afin d'éliminer les résidus chimiques ingurgités pendant de longues années par les sols. Une fois le fameux label obtenu, les exploitants sont soumis à des contrôles au moins une fois par an.
Quelques chiffres sur la comparaison entre l’agriculture biologique et intensive :
Tomates
* 122 m² de terres sont utilisées pour produire une variété de tomate bio contre 19 m² en agriculture intensive (appelée aussi conventionnelle).
* 1,9 fois plus d’énergie utilisée dans le cas de la production bio.
Lait
* 80% de sol en plus utilisé pour du lait bio.
* Produit presque 20% de CO2 en plus, et double presque les sous-produits polluants qui génèrent l’acidification du sol et l’eutrophisation.
Poulet
* 25% d'énergie en plus utilisée pour la croissance de poulets bio.
* 6,7 kg de CO2 par poulet bio, contre 4,6 kg de CO2 pour un poulet en batterie.